Eléphantesque ravissement

 

crédit Julie Sabatier

Le paradis des éléphants, c’est ici et maintenant!

L’amour qui plane au Ganesha Park est comme un éléphant: gigantesque! Voilà déjà une douzaine de jours que je vis auprès de six majestueux pachydermes et toute la famille qui les entoure: François Collier, le patriarche, sa femme Marie, multi-mama, les mahouts (Noy, Pepito, Wichai, Moustique, Richard, Tang, Tawan, qui s’occupent des éléphants), les femmes, les enfants, les chiens, les chats, les fourmis… D’ailleurs il y a deux jours j’ai accueilli dans ma maison Katie Perry, surnommée par moi m’aime Big Mama, pour l’accompagner pendant son accouchement de trois petites merveilles de chatons…Un cadeau de la vie parmi tant d’autres que j’ai le plaisir de partager avec vous ici.

crédit Julie Sabatier

Bienvenue à Kenny, Kasper le petit fantôme et Kat-Kat sur Terre!

Les mots sont difficiles à trouver tant les émotions sont grandes. Car aussi beaux et forts que les mots soient, ils sont limitatifs. Il faudra du temps pour assimiler tout ce qui me traverse. Mais c’est grâce à tout un joli troupeau d’ami(e)s et de famille que je suis arrivée là, alors je leur dois de relater un minimum d’impressions!
Une gratitude immense m’envahit lorsque je pense à celles et ceux grâce à qui je suis ici aujourd’hui, dans le bien nommé Ganesha Park.

Cela faisait trois ans que j’étais en contact régulier avec Christine Pagnier-Guillot pour réaliser cet ailéphantesque rêve. A la fin de l’année dernière, je m’étais fait la promesse solennelle, du fin fond du coeur que j’irai, sans savoir quand ni comment, retrouver mes soeurs éléphantes. En décembre dernier, j’ai fêté mes 7×5 ans. Lorsque j’ai reçu ce merveilleux cadeau, je n’ai même pas réalisé que l’on m’offrait vraiment ce voyage avec une femme que je peux aisément qualifier de fée tant elle nous a fait vivre des moments magiques. Ainsi je constate que lorsque l’on désire véritablement du fond du cœur quelque chose, la vie vous le donne.

Arrivés le 2 mai dernier au Ganesha Park, non loin de Thong Pham Phum, il était bon de sentir le parfum de la terre et la sérénité qui habitent ces lieux. Ici, même le sol ressemble à de la peau d’éléphant. Le lendemain matin, Christine nous a fait un petit topo de ce que nous nous apprêtions à vivre cinq jours durant. Puis nous avons été invités à nous transformer en troupeau pour partir à la recherche des éléphantes dans la forêt magique… Enfin pour tout dire, je ne sais plus du tout dans quel ordre les choses se sont passées.

J’ai été plongée dans la plénitude de l’instant au point de vite en perdre toute notion du temps. Mais je me souviens que lorsque Tong Deng est venue à ma rencontre, j’étais à la fois en éclats de rire, et en larmes ! Cela ne m’était jamais arrivé. Je crois encore une fois que les mots sont trop limitatifs pour raconter tout cela; ce qui peut éventuellement se résumer en quelques mots: le coeur grand ouvert. Le cœur avec un grand C, de l’ordre de l’amour universel. Parfois l’on se prend de telles doses d’amour que cela fait presque mal!

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Mais finalement, qu’est-ce que c’est bon! Dans les yeux d’une éléphante, il y a tout un monde, tout un univers même. De vraies planètes sur pattes. Au Ganesha Park, nous avons la chance de pouvoir les approcher au plus près, de les toucher, les embrasser, les caresser, découvrir tout cette majestueuse puissance qui les habite. Elles ont été recueillies par François alors qu’elles avaient trop travaillés ou parce qu’elles devenaient trop âgées. Lorsque l’on se plonge dans leurs yeux, c’est comme si la Terre nous parlait.

crédit Julie Sabatier

 

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crédit Julie Sabatier

Dans cet oeil je vois le regard de Ganesha. Jaia Ganesha Deva!

Oh l’émotion le premier jour où nous avons rencontrée Meeta, 79 ans, à qui l’on doit donner chaque matin quelques kilos de bananes pour le petit-déjeuner, toute édentée qu’elle est. La langue d’une éléphante, c’est de la soie pure. Comme le soulignait justement François, avec cette douceur on se demande comment ce qu’elles mangent de feuilles piquantes et autres bambous ne leur font aucun mal !

Meeta & François

Depuis plus de vingt ans, j’éprouve une fascination sans borne pour les éléphants. Dans le petit appartement parisien que j’habite, partout où l’on tourne la tête, on voit un éléphant. Autant dire que je vis un rêve éveillé. Le stage de Christine est terminé depuis presque une semaine. Initialement j’aurais dû partir au moment où les prochains stagiaires débarquaient ici. Mais la fée Christine a senti que j’avais encore quelques choses à vivre ici. A condition de ne pas me mêler au nouveau groupe, j’ai pu rester. Quelle chance !

Car ces messieurs les mahouts, jeunes hommes facétieux, pleins de vie et d’allégresse, m’ont désignée comme un des leurs. Un jour que je demandais à Pepito ce qu’il disait à Yani, sa bien-aimée éléphante, pour qu’elle avance, il me dit « toi mahout ». Oui oui oui, je suis lady Mahout! « Paï Hua » ! C’est ce qu’on leur dit pour avancer. Mais alors sans taco hein, tant que faire se peut (le pic qu’ils utilisent pour les diriger de temps en temps) Je me suis d’ailleurs trouvé un nom de mahout : Mahoutsapikpaaaa !

Elles sont donc six : Meeta, Seng Dao (la matriarche de 80 ans, blonde de poils, Thong Kham (la plus grande, la puissance, Yani (surnommée la Scarlett Johansson des éléphantes par James, un ami de François qui a réalisé un très beau  film sur le Ganesha Park avec de très jolis yeux noisette), Tong Deng (la douceur incarnée), et la nouvelle venue avec des yeux bleus-gris de toute beauté, Jintala.

Avec elles j’ai appris énormément : l’équilibre, l’attention, entre autres… Elles ont soignées des blessures très profondes enfouies en moi. Elles m’ont fait comprendre beaucoup de choses importantes de l’ordre de l’indicible. Elles m’ont reliée au plus profond de la terre.
Et aujourd’hui, le cadeau du ciel que la vie me fait, c’est que je vais peut-être pouvoir définitivement faire la mahout pour rendre service à François ! Un véritable honneur que l’on me fait. Son fils de 15 ans Richard, qui s’occupait de Jintala, rentre à l’école demain. Comme j’ai déjà appris quelques rudiments avec les mahouts, je lui ai proposé mes services. Demain, c’est journée d’essai pour moi avec la sublime Jintala. François a une telle connexion avec ses éléphantes qu’il saura bien vite me dire si je suis véritablement apte à collaborer avec cette merveille.
Je réalise que ce que je viens d’écrire est une infime partie de ce que j’ai pu éprouver ici ; je vous dis donc à bientôt pour de nouvelles aventures !

 

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mahouts

François le patriarche, Sanya photographe, Kenji le fils de François, Pepitto, une famille au sens large

crédit Julie Sabatier

En Nathalie, j’ai trouvé une soeur

 

 

13 réflexions sur “Eléphantesque ravissement

  1. Merci de nous faire partager ce ravissement, cette découverte, cette communion, ce partage… J’veux vite la suite !!!
    (et n’oublie surtout pas le courriel que tu dois m’envoyer, j’espère que ça marche… parce que je n’ai rien reçu, as-tu reçu les miens ? vais t’envoyer un message sur FB… )

  2. je veux dire aussi : bravo pour ces magnifiques photos ! ça mériterait un livre… Les regards surtout, impressionnant.

  3. Tellement de chance. Merci de nous faire partager tout ça. Je pars en Inde cet été et j’espère vivre au moins 1/1000ème de ce que tu vis actuellement. Et si ce n’est pas le cas, grâce à toi j’aurai eu une part du rêve 🙂

    • oh tu vas en Inde cet été? je risque sans doute de passer par là-bas aussi!!! j’y suis allée en 2007 et ce pays reste dans mon coeur, et ça me démange vraiment d’y retourner? L’inde est vaste; tu pars où plus précisément et combien de temps?… On pourrait peut-être s’y retrouver? 🙂

      • Il parrait que lorsque l’on y va une fois, on y retourne forcément 🙂
        Je fais une sorte de roadtrip : delhi, agra, varanasi, calcutta, mumbai, Jaipur et retour a Delhi pour l’avion. Une jolie boucle quoi 🙂 je pars 3 semaines au mois d’août.
        La première fois, tu étais dans quelle région ?

  4. Oh Julie …. quelle émotion en lisant tes lignes et ces photos superbes …. quel bonheur , quelle joie habite tes mots , je sais que cela les dépasses … quel cadeau de la vie ❤ , je te serre fort dans mes bras ( bah oui j'avais envie ) accompagné d'un doux sourire et d'un regard tendre …. 😀

  5. Beaucoup d’émotions dans ces lignes Julie, et mention spéciale pour la naissance de chatons ! J’ai moi-même du jouer les infirmières une fois pour un persan, quel stress de faire accoucher cette race là !

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